Muse, chante cet heros...
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Certon (1604)

  Muse raconte moy l'homme fin & rusé

Qui si longtemps erra, depuis qu'il eut rasé

Le sacré mur de Troye, & d'hommes & de villes

Remarqua les façons farrouches & civiles,

Il eut en son esprit en courant les mers

Des douleurs en grand nombre, & des travaux amers

Pour garder plein de soin & de peyne infinie

Sa vie & ramener ceux de sa compagnie.

 

Boitet (1619)

  Chere Muse, anime ma veine, espure mes esprits, & favorise mon entreprise, à ce que sous ta saveur je puisse avec merite entonner par mes escrits, les ruses, les artifices & la gentillesse d'esprit de cest homme rusé. Dechiffre moy les estrangers adventures, & les hazards qu'il a risqué sur la mer pendant ses divers voyages, errant çà & là parmy les pays lointains, & havres estrangers, s'accomodant selon les occurences, aux lieux, aux saisons, aux mœurs & coutumes des royaumes où par hazard il s'est rendu apres avoir mis à sac, & reduit en poudre la superbe & sacrée cité de Troye : raconte moy avec combien de peine il a mesnagé sa vie depuis ce temps-là, & avec quel soing & providence il s'estoit mis en devoir de garantir ses camarades du naufrage, & de leur faire libre passage pour retourner bagues fauves en leur patrie...

 

La Valterie (1681)

  Parlez-moy, divine Muse, de la sagesse de ce Heros, qui apres avoir pris la superbe Troye, erra de Ville en Ville, & connût les Coûtumes differentes de tant de Peuples.

Il prenoit un extrême soin de la conservation, & du retour de ses Compagnons ; & sans doute il les auroit conduits heureusement dans leur Patrie.

 

Dacier (1716)

  Muse, contez-moi les aventures de cet homme prudent qui, après avoir ruiné la ville sacrée de Troie, fut errant plusieurs années en divers pays, visita les villes de différents peuples, et s'instruisit de leurs coutumes et de leurs mœurs. Il souffrit des peines infinies sur la mer pendant qu'il travaillait à sauver sa vie et à procurer à ses compagnons un heureux retour.

 

Dubois de Rochefort (1777)

Muse, chantez ce roi prudent & courageux,

Qui long-temps égaré sur les flots orageux,

Après que sa valeur, par le fer & la flamme,

Eut brisé les remparts  de l'antique Pergame,

De cent Peuples fameux vit les loix & les mœurs,

Avec ses compagnons souffrit de longs malheurs,

Et contre les fureurs des Vents & de Neptune

Défendit constamment leur vie & sa fortune.

 

Gin (1784)

  Muse, raconte les travaux de ce Sage qui fut si long-tems égaré sur le vaste des mers, lorsqu'il eut détruit les murs sacrés de Troye, qui parcourut de nombreuses cités, & s'instruisit du génie des Nations ; dis-nous de quelles douleurs son ame fut pénétrée, par quelle prudence il échappa  aux périls dont il étoit environné ; dis-nous ses efforts pour procurer le retour de ses compagnons.

 

Bitaubé (1785)

  Muse, chante ce héros fameux par sa prudence, qui, après avoir détruit les remparts sacrés de Troie, porta de toutes parts ses pas errans, parcourut les cités de peuples nombreux, et s'instruisit de leurs mœurs. Sur les mers, en proie à des soins dévorans, il lutta contre les  revers  les  plus terribles, aspirant à sauver ses jours et à ramener ses compagnons dans sa patrie.

 

Flaxman (1793)

 

Dugas Montbel (1818)

  Muse, redis -moi les malheurs de cet homme prudent qui long-temps erra sur la terre après avoir détruit les remparts sacrés d'Ilion, qui parcourut un grand nombre de villes, et connut les mœurs des peuples. Cet héros, en traversant les mers, supporta de pénibles travaux pour sauver sa vie, et procurer un heureux retour à ses compagnon...

 

Leprince Lebrun (1819)

  Muse, chant cet homme souple, divers, fécond en ruses et en stratagèmes, qui, après avoir renversé les murs sacrés de Troie, erra long-temps, vit des peuples nombreux, et connut leurs esprit, leurs mœurs et leurs lois.

Sur la mer, le cœur dévoré de peines et de soucis, il lutta long-temps pour sauver sa vie et assurer le retour de ses compagnons.

 

Bareste (1842)

 use, chante ce héros, illustre par sa prudence, qui longtemps erra sur la terre après avoir détruit la ville sacrée de Troie, qui parcourut de populeuses cités, s'instruisit de leurs mœurs, et fut, sur les mers, en proie aux plus vives souffrances pour sauver ses jours et ramener ses compagnons dans leur patrie. Mais, malgré tous ses efforts, il ne put les y conduire, et ils périrent victimes de leur imprudence : les insensés osèrent se nourrir des troupeaux consacrés au céleste soleil, et ce dieu leur enleva la journée du retour ! Déesse, fille de Jupiter, raconte-nous quelques-unes de ces aventures.

 

 Guiguet (1846)

  Muse, chante ce héros plein d'artifices qui longtemps erra lorsqu'il eut renversé la saint Ilion. Il visita de nombreuses cités, et connut les mœurs des peuples divers. Il souffrit, sur la vaste mer, des maux cruels en cherchant à conserver sa vie et à ramener ses compagnons.

 

Pessonnaux (1850)

  Muse, dis-moi ce guerrier, fécond en ressources, qui erra si longtemps, après avoir renversé la ville sacrée de Troie : il vit les cités de bien des peuples, et s'instruisit de leurs mœurs ; sur la mer, il souffrit en son cœur des peines sans nombre, dans le but d'assurer et son salut et le retour de ses compagnons.

 

Leconte de Lisle (1867)

  Dis-moi, Muse, cet homme subtil qui erra si longtemps, après qu'il eut renversé la citadelle sacrée de Troiè. Et il vit les cités de peuples nombreux, et il connut leur esprit ; et, dans son cœur, il endura beaucoup de maux, sur la mer, pour sa propre vie et le retour de ses compagnons.

 

Froment (1884)

Muse , dis moi l'homme adroit qui bien longtemps erra,

Troie aux saints murs détruite, il connut, explora

Maintes cités et mœurs, souffrit beaucoup sur l'onde

Pour vivre et parvenir au retour de son monde ;

 

Séguier (1896)

Muse, dis-moi ce chef aux manœuvres subtiles

Qui, vainqueur de Pergame, erre si longuement

De maint peuple il sonda les mœurs comme les villes ;

Il souffrit mille maux sur l'humide élément

Pour conserver sa vie et ramener sa troupe.

   

Bérard (1925)

  C'est l'Homme aux mille tours, Muse, qu'il faut me dire, Celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte, Celui qui visita les cités de tant d'hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa par tant d'angoisses, en luttant pour survivre et ramener ses gens.

 

Dufour et Raison (1935)

  Muse, dis-moi le héros aux mille expédients, qui tant erra, quand sa ruse eut fait mettre à sac l'acropole sacrée de Troade, qui visita les villes et connut les mœurs de tant d'hommes. Combien en son cœur il éprouva de tourments sur la mer, quand il luttait pour sa vie et le retour de ses compagnons !

 

Meunier (1943)

  Quel fut cet homme, Muse, raconte-le-moi, cet homme aux mille astuces, qui erra, après avoir renversé de Troade la sainte citadelle ? De bien des hommes il visita les villes et s'enquit de leurs mœurs ; il souffrit sur la mer, dans le fond de son cœur, d'innombrables tourments, tandis qu'il s'efforçait d'assurer sa vie et le retour  de ses compagnons.

 

Chagall (1974)