|
Dubois de Rochefort
(1782) |
Bignan (1830) |
RENVERSE par Ajax,
que ce combat attire,
Le fils
d'Anthémion en ce moment expire.
Jeune, ardent,
courageux, Simoïs fut son nom,
En ce jour où,
suivant les pas d'Anthémion,
Pour visiter ses
champs, vers le fleuve amenée,
Sa mère y déposa
ce fruit de l'Hyménée.
Il succombe ; &,
pour fruit de leurs tendres amours
Laisse de longs
regrets aux auteurs de ses jours.
A la fleur de son
âge il finit sa carrière ;
Son corps défiguré
roule dans la poussière.
Tel qu'au bord des
marais un jeune peuplier,
Qui parmi les
roseaux levoit son front altier,
Cède aux coups
redoublés du fer impitoyable,
S'ébranle, tombe,
meurt, se flétrit sur le sable ;
Tel frappé par
Ajax, le fils d'Anthémion
Expiroit, étendu
dans les champs d'Ilion. |
|
Un
jeune et beau guerrier, un fils d'Anthémion,
Simoïsius tombe ; il reçut ce doux nom,
Lorsque du mont Ida sa mère descendue,
Des vastes champs troyens parcourant
l'étendue,
L'enfanta dans ce jour où ses parents chéris
Visitaient leurs troupeaux auprès du
Simoïs ;
Moissonné dans sa fleur, et vaincu sans défense,
Il
ne leur rendit pas lés soins de son enfance.
A
peine aux premiers rangs il accourt empressé,
Par
la lance d'Ajax son sein droit est blessé ;
Lorsqu'à travers son dos la pointe tout entière
Vient ressortir, il meurt couché dans la poussière :
Tel sur l'humide bord d'un immense marais
Croissait un peuplier ceint de rameaux épais ;
Mais si de l'ouvrier l'étincelante hache
Pour le courber en roue, au sol profond l'arrache,
Renversé par le fer, il tombe, et ses débris
Languissent sur la rive oubliés et flétris.
Ajax a dépouillé l'ennemi qu'il terrasse,
Quand un guerrier, couvert d'une riche cuirasse
|
|
Bitaubé (1810) |
Dugas Montbel (1828) |
Ajax, télamonien, frappe le fils
d'Anthémion, le jeune et beau Simoïsius : sa mère, en descendant de
l'Ida, où elle avait été voir les troupeaux sur les pas de ceux dont
elle tenait le jour, l'enfanta sur les bords du Simoïs, et on lui donna
le nom de ce fleuve. Il n'a pu reconnaître envers une mère et un père
chéris les doux soins qu'ils ont pris de son enfance ; il meurt à la
fleur de ses ans, dompté par la lance du redoutable Ajax. Tandis qu'il
s'avançait aux premiers rangs elle lui perce la poitrine près de la
mamelle, et sort par l'épaule ; il tombe dans la poussière, comme un
peuplier uni et luisant qui naquit aux bords fertiles d'un grand marais
; des rameaux commençaient à couronner sa tête, lorsqu'un habile artisan
l'abattit de sa hache tranchante, afin que courbé par ses mains, il
devint la roue d'un superbe char ; l'arbre se flétrit, couché aux bords
de l'onde : tel Simoïsius est abattu et dépouillé de ses armes par le
grand Ajax |
|
Ajax Télamonien frappe le fils d'Anthémion, le jeune et beau
Simoïsius. Sa mère, descendant du mont Ida, l'enfanta sur les bords du
Simoïs, alors qu'elle accompagnait ses parents pour
visiter les troupeaux : c'est pour cela qu'il fut appelé Simoïsius.
Hélas ! il
ne paya point à ses parents chéris les soins de son
enfance : sa vie fut de peu de
durée ; il mourut vaincu par la
lance du redoutable Ajax. Comme il
devançait tous les autres
, ce héros le frappe dans le sein, au-dessus de la mamelle droite, et la
pointe d'airain ressort derrière l'épaule. Simoïsius tombe dans la
poussière. Tel est un peuplier, né sur les bords
humides d'un vaste marais ; sa
tige est unie, mais à son sommet
poussent de nombreux rameaux ;
coupé par le fer étincelant d'un
ouvrier habile pour former les
roues d'un superbe char, l'arbre desséché reste étendu sur le rivage :
de même Ajax dépouille
Simoïsius, fils d'Anthémion. |
|
Leconte de Lisle
(1867) |
Guiguet
(1850) |
C'est
là qu'Aias Télamônien tua Simoéisios, fils d'Anthémiôn, jeune et
beau, et que sa mère, descendant de l'Ida pour visiter ses troupeaux
avec ses parents, avait enfanté sur les rives du Simoïs, et c'est
pourquoi on le nommait Simoéisios. Mais il ne rendit pas à ses parents
bien-aimés le prix de leurs soins, car sa vie fut brève, ayant été
dompté par la pique du magnanime Aias. Et celui-ci le frappa à la
poitrine, près de la mamelle droite, et la pique d'airain sortit par l'épaule.
Et Simoéisios tomba dans la poussière comme un peuplier dont l'écorce
est lisse, et qui poussant au milieu d'un grand marais, commence à se
couvrir de hauts rameaux quand un constructeur de chars le tranche à
l'aide du fer aiguisé pour en faire la roue d'un beau char ; et il gît,
flétri, aux bords du fleuve. Et le divin Aias dépouilla ainsi Simoéisios
Anthémiônide.
|
|
Alors, Ajax
frappe un fils d'Anthémion, Simoïsios, jeune garçon florissant, que
sa mère, en descendant de l'Ida après avoir, avec ses parents, visité
leurs troupeaux, enfanta sur les bords du Simoïs; à cause de cela, on
le nomma Simoïsios : or, il ne rendit point à son père, à sa mère
chéris, le prix de leurs soins et son âge fut de courte durée,
tranché par le javelot du magnanime fils de Télamon. Comme ils
marchaient l'un sur l'autre, Ajax le prévint, lui perça la poitrine,
et fit ressortir, au-dessus de l'épaule, sa pointe d'airain. Il tomba
dans la poussière. Tel un peuplier droit, nourri dans le terrain humide
d'un pré, étalant une cime touffue, lorsqu'un charron l'a coupé avec
le fer brillant, pour en faire les jantes courbes d'un superbe char,
reste étendu et se dessèche sur les rives du fleuve : tel Simoïsios
gît terrassé par Ajax, rejeton de Jupiter.
|
|
Barbier
(18360) |
|
Le
bras d'Ajax immole une jeune victime,
C'est
Simoïsius. - Descendant de la cime
Du
mont Ida, sa mère, en gardant ses troupeaux,
Autrefois
l'enfanta sur les bords de ces eaux
Dont
il porte le nom; ce fils ne pourra rendre
Tous
les soins qu'il reçut d'une mère si tendre :
A
la fleur de ses ans à mourir condamné
Sous
la lance d'Ajax il tombe moissonné.
De
ce jeune guerrier traversant la mamelle
L'impitoyable
fer de la lance cruelle
Lui
ressort par l'épaule... il roule dans le sang.
Dans
un marais s'élève un peuplier luisant
Qui
déjà de feuillage a couronné sa tête :
Un
artisan l'abat, le recourbe et l'apprête
Pour
les cercles d'un char; sur la terre couché
Le
long du frais ruisseau gît l'arbre desséché :
Tel
Simoïsius, triste sujet de larmes,
Est
par le grand Ajax dépouillé de ses armes.
|
|
|
|