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Version singulière de l'Odyssée ; reprenant une partie de l'Odyssée d'Homère Ferdinand Bac en profita surtout de la décorée. Le texte par lui même est dans la sensibilité de F. Bac. voir note suivante. |
Commentaires sur
Bac dans Lire octobre 2000 par Bernard Molino, suite à la réédition de
Livre-journal 1919 chez Claire Paulhan. Souvent misogyne, parfois cruel, toujours intelligent, jamais béni-oui-oui. A l'heure du livre électronique, la joie de redécouvrir Ferdinand Bac (1859-1952) sur beau papier s'apparente à rouler en Bugatti sur le boulevard périphérique. Cette plongée dans l'année 1919 renvoie à un écrivain qui n'avait pas le temps de mourir, absorbé par la passion d'écrire augmentée d'autres activités : dessin, peinture, architecture, jardin, diplomatie et voyage. Le journal posthume du fils d'un enfant adultérin de Jérôme Bonaparte résulte d'un reportage en direct sur ses contemporains, à la manière discrète d'un Pessoa grimé en Jules Renard, avec un faux air de Léautaud. Dans «la laideur agitée» de Paris, son œil de lynx voit des amoureux s'enlacer avec «des gestes réservés jadis pour l'intimité». Le kidnappeur d'émotions se faufile chez Verlaine, Hugo ou Gambetta avec l'agilité d'Arsène Lupin et l'opportunisme de Sacha Guitry. Au fil des mois, il dénonce l'ignorance culturelle des nantis et n'accepte pas que le peuple soit «toujours sacrifié». Soutenu par des admirateurs, Bac travaille jusqu'à la fin de sa vie, perdu dans ses souvenirs. A force de survivre à tout et de voir sans être vu, on oublia l'inoxydable mémorialiste qui avait le don d'ubiquité. Parce qu'il prend parfois des gants avec juste ce qu'il faut de désuet, son témoignage décapant ressemble à de nouvelles aventures de Tintin chez Marcel Proust. |