Livre XVI
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EXPLOITS DE PATROCLE.

 

'est ainsi qu'ils combattaient autour de ce navire au beau tillac. Patrocle se rend auprès d'Achille, pasteur des peuples, en versant des larmes brûlantes comme une source profonde répand, du haut d'un rocher, ses sombres eaux sur la terre.

 
Achille arme Patrocle

Je reste dans cette enceinte où stationnent les navires ; mais j'envoie mon compagnon fidèle et les nombreux Thessaliens pour combattre les défenseurs d'Ilion.

 

   

 La charge des Grecs avec Patrocle

  Chacun des chefs des Danaëns renverse son ennemi. — Tels des loups se précipitent avec violence sur de faibles agneaux ou sur de jeunes chèvres séparés du troupeau et laissés dans les montagnes par l'imprudence du pasteur ; dès que les loups les ont aperçus, ils déchirent ces animaux sans courage : tels les Grecs se précipitent sur les Troyens, qui ne songent plus qu'à l'effrayante déroute ; car ils ont oublié leur mâle valeur.

 
 Sardépon

 

 
Zeus fait protéger le corps de Sardépon

   « Phébus chéri, va maintenant arracher Sarpédon du milieu des traits ; étanche le sang noir dont il est souillé ; éloigne-le du combat et baigne son corps dans les eaux d'un fleuve ; puis-tu le parfumeras d'ambroisie, tu le couvriras de vêtements immortels et  tu le feras emporter par les deux

 

rapides conducteurs, le Sommeil et la Mort, frères jumeaux, qui le déposeront au milieu du peuple opulent de la vaste Lycie. Là ses amis et ses frères l'enseveliront et lui élèveront un tombeau et un cippe, récompense due aux morts. »

    Il dit, et soudain Apollon obéit aux ordres de son père. Il quitte les montagnes de l'Ida et s'élance sur le champ de bataille. Phébus arrache le divin Sarpédon du milieu des traits, il l'éloigné du combat et baigne son corps dans le courant d'un fleuve ; puis il le parfume d'ambroisie, le couvre de vêtements immortels et le fait emporter par les deux rapides conducteurs, le Sommeil et la Mort, frères jumeaux, qui le déposent ensuite au milieu du peuple opulent de la vaste Lycie.

 
La mort de Patrocle

Apollon donne un coup sur le casque et le détaché de la tête : ce casque à la haute aigrette tombe avec bruit, roule aux pieds des chevaux, et son épaisse crinière est souillée de  poussière et, de sang

  ( depuis que ce casque aux crins ondoyants protégeait le front majestueux du divin Achille, il n'avait jamais été profané en tombant sur la terre. Jupiter permit qu'en ce jour ce casque fut placé sur la tête d'Hector qui touchait à sa perte). La longue lance de Patrocle, cette arme si solide et si pesante, se brise entre ses mains ; son, bouclier, qui lui couvrait tout le corps, tombe de ses épaules avec le baudrier, et Apollon, fils de Jupiter, délie lui-même la cuirasse. Patrocle est frappé de terreur ; ses forces l'abandonnent, et il s'arrête saisi d'effroi.

 

 En parlant ainsi, il appuie son pied sur le corps de Patrocle et arrache l'arme de la blessure ; puis, avec sa lance, il jette le cadavre à la renverse et fond sur Automédon, vaillant écuyer d'Achille, avec le désir de le frapper. Mais Automédon est aussitôt emporté par les coursiers rapides et immortels que les dieux offrirent à Pelée comme de splendides présents.