Livre IV
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RUPTURE DES TRAITÉS  - REVUE DES TROUPES.

 

es dieux assis autour de Jupiter délibéraient dans les palais de l'Olympe aux planchers dorés ; et, tandis que la divine Hébé leur versait le nectar, ils se saluaient mutuellement de leurs coupes d'or en abaissant leurs regards sur la ville des Troyens.

 
L'embuscade de Pandarus

Soudain il s'empare de son arc brillant fait avec les cornes d'une chèvre sauvage que lui-même avait frappée dans la poitrine lorsqu'elle s'élançait d'un rocher ; Pandarus, en sortant de son embuscade, lui perça le flanc, et elle tomba renversée sur la pierre : ses cornes, hautes de seize palmes, s'élevaient au-dessus de sa tête, et elles avaient été travaillées et polies par un habile ouvrier qui les réunit avec soin et les entoura d'or. Le fils de Lycaon, après avoir tendu adroitement son arc, l'appuie contre terre et l'incline ; et ses braves compagnons le couvrent  

 

 
Machaon soigne Ménélas

Machaon extrait la flèche du baudrier : les crochets aigus du dard s'y brisent et y restent engagés ; puis il délie le riche baudrier, la ceinture d'airain et la cuirasse que lui façonnèrent des ouvriers habiles.  

 

 
Ulysse tance Agamemnon

 Le sage Ulysse, jetant sur Agamemnon un regard courroucé, s'écrie :

  « Fils d'Atrée, quelle parole s'est échappée de tes lèvres ?  

 

Comment oses-tu dire que nous voulons éviter les luttes guerrières  ? Quand nous livrerons à nos ennemis une bataille sanglante, tu verras alors, si tu le veux, et si tu t'intéresses à mon sort, le père chéri de Télémaque attaquer les premiers les Troyens dompteurs de coursiers. Ainsi, tes paroles sont donc vaines ! »

 
 Le combat

    Dès que les deux armées se rencontrent, on voit s'entrechoquer les boucliers, les lances et les guerriers valeureux étincelants d'airain ; puis les cônes des solides boucliers se heurtent avec bruit.

  Un grand tumulte s'élève ; de toutes ports retentissent les plaintes de ceux qui succombent et les cris de joie de ceux qui triomphent : le sang ruisselle sur la terre.

 

Alors tout homme qui, non frappé du glaive ou de la lance, serait venu, guidé par Minerve et préservé par elle de l'impétuosité des traits, parcourir le champ du combat, n'eût osé blâmer l'ardeur des combattants ; car, en ce jour, une foule de Troyens et d'Achéens étaient couchés les uns auprès des autres, le front dans la poussière.