|
|
|
Zeus
décide d'envoyer un rêve |
es
autres dieux et les guerriers
qui combattent à cheval dormirent
toute la nuit : Jupiter seul ne goûta point les douceurs du
sommeil. Il méditait dans son
âme comment il honorerait Achille, et ferait périr sur leurs vaisseaux
les nombreux Achéens. Le
dessein qui, dans son esprit, lui
semble préférable est d'envoyer
à Agamemnon, fils d'Atrée,
le pernicieux Onirus. |
|
Le
rêve arrive chez Agamemnon |
Onirus s’envole après avoir entendu cet ordre. Il atteint
bientôt
les navires rapides des
Grecs,
se rend auprès d'Agamemnon,
et le
trouve couché dans sa tente : un sommeil doux comme l'ambroisie
l'environnait de toutes parts. Onirus se tient au-dessus de sa tête ;
et, prenant les traits de Nestor, fils de Nélée, celui de tous les
anciens des Grecs qu'honorait le plus Agamemnon, il lui adresse ainsi
la parole :
|
|
Les
grecs veulent repartir |
Ce discours jette le trouble dans le cœur de tous ceux qui
n'ont
point assisté au conseil. L'assemblée s'agite comme les vastes
flots de la mer d'Icare, que soulèvent l'Eurus et le Notus,
s'élançant des nuages du dieu paternel ; ou lorsque, dans sa course,
le
Zéphyr
agite les moissons,
et,
se déchaînant avec violence,
fait ondoyer les épis :
ainsi s'émeut l'assemblée. Les soldats, en poussant des cris
de joie, se précipitent vers la flotte, et sous leurs
pieds s'élèvent des tourbillons
de poussière.
|
|
Ulysse
frappe Thersite |
A
ces mots, il le frappe de son sceptre sur les épaules. Thersite
se courbe, verse d'abondantes
larmes,
et soudain s'élève sur son dos,
sous les coups du sceptre d'or, une tumeur sanglante.
|
|
Le
présage |
Un horrible dragon, le dos
tacheté
de
sang, et envoyé par le dieu de l'Olympe, s'échappe de l'autel et s'élance
vers le platane. Sur la branche la plus haute se trouvaient
les petits d'un passereau, au nombre de
huit, tendres rejetons
se blottissant dans le feuillage : la mère qui leur donna le jour
faisait
la neuvième. Le monstre dévore sans pitié ces jeunes oiseaux
qui
poussent des sons aigus ; la pauvre mère en gémissant vole autour de
ses enfants chéris ; mais le dragon, se repliant sur lui-même, la
saisit par l'aile, et l'infortunée remplit l'air de ses cris.
|
|
Annonce de la revue |
Dites-moi maintenant, ô Muses de l'Olympe,
dites-moi quels furent les chefs
et les princes des Danaens. Je ne parlerai pas de la multitude ; je ne pourrai même la
nommer quand j'aurais dix langues, dix
bouches, une voix infatigable et
une poitrine d'airain,
à moins cependant que les célestes
Muses, filles du dieu qui tient l'égide, ne me rappelassent tous
ceux qui vinrent sous les murs d'Ilion. Je dirai seulement quels entaient
les chefs et le nombre des vaisseaux.
|
|
Les cavales les plus renommées sont celles que conduit Eumèle,
fils
de Phères : rapides et légères comme l'oiseau, elles sont de
même
âge et semblables par la taille et par la couleur de leur poil
; elles furent élevées dans les champs de Pérée par Apollon
à l'arc d'argent, et elles jettent la terreur dans les combats.
|
|
 |
 |
|
Enfin Sarpédon et le sage Glaucus commandent les Lyciens, venus
du fond de la Lycie, loin du Xanthe impétueux.
|
|
|