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PESTE—
RESSENTIMENT.
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Chante, déesse |
hante
déesse, le ressentiment d'Achille,
fils de Pelée, ressentiment funeste
qui causa tant de malheurs aux
Achéens, qui précipita dans les enfers les âmes courageuses de tant
de héros,
et fit de leurs corps la proie des chiens et des vautours, (ainsi
s'accomplit la volonté de Jupiter)
lorsque pour la première fois se divisèrent, par une
querelle, Agamemnon, roi des hommes, et le divin Achille.
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La peste |
Telle fut sa prière, et Apollon l'entendit. Le cœur enflammé
de
colère, il descend des sommets de l'Olympe portant sur son dos
l'arc et le carquois : dans sa course, les flèches retentissent sur
ses épaules. Il s'avance,
semblable : la nuit, s'arrête non
loin des navires, et lance un de ses traits : l'arc d'argent
rend un son éclatant et terrible.
Apollon atteint d'abord les mules et les chiens agiles
; mais bientôt, tournant le dard mortel contre les
hommes,
il
les frappe eux-mêmes ; et sans cesse les bûchers dévorent les cadavres.
Pendant
neuf jours les traits du dieu volent sur l'armée. Le dixième
jour, Achille convoque l’assemblée du peuple : Junon aux bras
blancs lui en inspire le dessein, prenant en pitié les fils de Danaüs
qu'elle voyait mourir.
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La colère
d'Achille |
Le fils de Pelée frémit de rage ; dans sa poitrine,
deux
partis agitent violemment son cœur : il se demande s'il s'armera du glaive
aigu qu'il porte à la hanche pour chasser les amis du roi et frapper
Agamemnon, ou s'il apaisera sa colère et domptera sa fureur.
Tandis
qu'il agite ces pensées dans son âme, et qu'il tire sa longue épée
du fourreau, Minerve descend du ciel, envoyée par Junon aux
blanches épaules, qui chérit également ces deux guerriers et veille
sur eux. Elle se tient derrière le fils de Pelée, saisit sa blonde chevelure,
puis se montre à lui seul, et reste invisible à tous les regards.
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Thétis réconforte
Achille |
Il s'arrête et fond en larmes. Son auguste mère, assise près
de son
vieux père dans le gouffre des ondes, l'entend,
et soudain s'élève,
ainsi qu'un nuage, au-dessus des flots
blanchissants ; elle
s'assied
à côté de son fils, le caresse de sa main divine, l'appelle et
lui parle en ces termes :
« Mon fils, pourquoi pleurer ainsi
? Quel chagrin profond s'est donc
emparé de ton âme ? Réponds, ne me cache rien, pour que
je sache comme toi la cause de ta douleur. »
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Chryséis arrive à Chrysé |
En
disant ces mots, il remet Chryséis à son père ; et celui-ci, plein
de joie,
reçoit sa fille bien-aimée.
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Les reproches de
Junon |
Jupiter s'assied sur son trône. — Mais Junon, qui n'ignore
point
les
projets qu'a concertés avec lui la fille du vieux
Nérée,
Thétis
aux
pieds d'argent, lui adresse aussitôt ces amères paroles :
« Perfide , qui donc, parmi les dieux, t'a fait
adopter ses
desseins
? Tu te plais toujours à te tenir loin de moi, à méditer et à
prendre
de mystérieuses décisions. Jamais tu ne t'empressas de me faire Connaître
une seule de tes pensées. »
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Mais,
dès que s'éteint l'éclatante lumière
du soleil, tous les dieux se
retirent dans leurs palais si merveilleusement construits par Vulcain.
Jupiter se dirige vers le lieu où il ferme la paupière quand il
cède au sommeil ; il monte et s'endort auprès de la belle Junon, qui
siège dans les cieux sur un trône d'or splendide.
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