Ainsi parle Eurymaque et sa main indignée

 D'un glaive aux deux tranchants a saisi la poignée ;

 Il s'élance,  bondit, pousse un cri furieux.

 Ulysse fait partir un trait victorieux

 Qui va sous la mamelle et jusque dans le foie

 S'ouvrir en sa poitrine une rapide voie ;

 Le glaive, de ses mains, s'échappe  dans son sang

 Lorsque près de la table il tombe gémissant.

— Le vainqueur homicide

 Qui triomphe, de meurtre et de fange souillé,

 Au milieu du monceau par sa rage immolé.

 Lorsqu'il a dévoré les flancs d'un bœuf sauvage,

 La gueule et le poitrail ruisselants de carnage,

 Se dresse, horrible à voir, un lion menaçant :

 Tel Ulysse, les bras et les pieds dans le sang,

 Paraît.