Le dieu qui lance au loin ses invincibles
traits, Apollon, s'approche :
Hector, fils de Priam, lui dit-il, quelle puissance
te retient en
ce lieu écarté, loin de tes compagnons ?
Tes forces sem-blent épuisées ; tu as peine à respirer : quelle
douleur a abat-tu ton intrépide courage
? Ô de tous les immortels le plus compatissant,
répond le grand Hector, quel est ton nom ?
Ignores-tu que le vaillant Ajax, vengeant sur moi la
mort de ses compagnons qui périssent dans
leurs vaisseaux, m'a accablé du
poids d'un roc énorme, dont il
m'a frappé dans la poitrine. J'ai senti mon
ame prête à s'exhaler ; j'ai vu les portes du palais de
Pluton s'ouvrir pour m'enfermer dans
l'affreux séjour des morts.