Le fils de Tydée n'a point quitté son éclatante
armure ; ils le trouvent couché à l'entrée de sa
tente, couvert de ses
ar-mes, environné de ses Compa-gnons qui dorment autour de lui, la
tête appuyée sur leurs
boucliers. Leurs javelots réunis
en faisceaux sont près d'eux : le bois est enfoncé
dans la terre ; l'airain qui les surmonte brille
comme la foudre de Jupiter.
Couché sur la peau
d'un bœuf sauvage, le fils de Tydée dort d'un profond
sommeil ; un superbe tapis est sous sa tête. Nestor
s'approche ; le poussant du pied, il l’éveille,
lui adresse ces tendres reproches :
Éveille-toi, fils de Tydée, lui dit-il ; il n'est
pas
temps de dor-mir pendant une nuit entière. N'en
tends-tu pas les cris des Troyens répandus dans la
plaine ? Ils assiègent nos vaisseaux; un court espace
nous sépare.