Euryclée raconte son enlévement. |
Un jour,
survinrent des Phéniciens, marins renommés, mais gens rapaces. Ils
appor-taient dans leur vaisseau noir une foule de bibelots. Or il y avait au
logis de mon père une Phéni-cienne, belle, grande, experte en fins ouvrages.
Les rusés Phéniciens l'enlevèrent, et, pour commencer, un jour qu'elle était
au lavoir, près du vaisseau creux, un d'eux s'unit à elle ; les caresses
d'amour, voilà ce qui égare les femmes, même les meilleures. Il lui demanda
ensuite qui elle était, d'où elle venait. Elle, tout aussitôt, lui montra la
haute maison de mon père : « Je me fais gloire d'être née à Sidon, riche en
bronze ; je suis fille d'Arybas, aux immenses richesses. Mais j'ai été enlevée
par des Taphiens, des pirates, comme je revenais des champs ; ils
m'amenèrent ici, en la maison de cet homme, me vendirent et touchèrent un bon
prix. »
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