
Hector, lui, saisit
et souleva une pierre dressée devant la porte, large à la base, pointue
au sommet : deux hommes, les plus forts du peuple, auraient peine à la
charger du sol sur un chariot, avec des leviers, — j'entends deux
humains d'aujourd'hui ; — mais Hector la brandissait facilement, et seul
: le fils de Cronos à l'esprit retors la lui rendait légère. Comme un
berger porte aisément la toison d'un bélier, seul, et d'une main, et
cette charge lui pèse peu, Hector portait la pierre qu'il avait soulevée
droit vers les panneaux qui défendaient la porte, étroitement,
solidement ajustée, à deux battants, et haute; à l'intérieur, deux
barres entrecroisées la fermaient, maintenues par une
seule clavette.
Hector
s'arrêta tout près, et, bien campé, lança la pierre au milieu de
la porte, en écartant les jambes, pour que son projectile ne manquât pas
de force. Il brisa les deux gonds ; la pierre tomba à l'intérieur, par
son poids ; bruyamment la porte mugit à l’entour ; les barres ne
résistèrent pas ; et les panneaux, fendus, sautèrent de côtés et
d'autres, sous le choc de la pierre.