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La Valterie ( 1681) |
Les
Hérauts ayant publié une
Assemblée par l'ordre
de Telemaque, ce
jeune Prince s'y trouva dés la
pointe du jour, avec une magnificence
extraordinaire. Comme il n'y
en avoit point
eu
depuis l'absence d'Ulysse, on
y accourut de tous costes avec empressement.
On
estoit charmé de voir Telemaque pareil à l'Astre, qui
commençoit à paroistre. Il y avoit en lui je ne sçai quoi
de grand qui lui gagnoit l’estime
publique.
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Bitaubé (1785) |
A peine la matinale Aurore aux doigts de rose eut-elle amené le jour, que le fils
d'Ulysse se précipite de sa couche ; il est bientôt couvert de ses vêtemens ;
à ses pieds éclatent ses superbes brodequins ; son épaule est chargée d'un
baudrier auquel est suspendu son glaive acéré. Il sort, semblable a une
divinité : soudain il ordonne aux hérauts d'élever leurs voix sonores, et de
convoquer les citoyens. Ils font retentir les airs de leurs cris, le peuple
accourt, il est rassemblé en un moment.
Dès que la foule est réunie, que les
rangs sont pressés, Télémaque marche vers la place publique. Sa main est
armée d'un javelot d'airain ; il est suivi de deux chiens fidèles, les plus
agiles de leur race. Par le pouvoir de Minerve, un charme divin est répandu sur
toute sa personne ; la foule entière, immobile d'admiration, a l'œil attaché
sur le jeune prince qui s'avance. Il va s'asseoir sur le trône de son père,
que les vieillards lui ont cédé avec respect.
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Barestre (1843) |
Dés
que la fille du matin, Aurore aux
doigts de rosés, apparaît, le
fils chéri d'Ulysse abandonne sa
couche et revêt ses habits. Il suspend à ses épaules un glaive
acéré, attache à ses pieds
brillants des brodequins magnifiques,
et, semblable à un
dieu, il s'éloigne de sa chambre.
Soudain il ordonne aux hérauts à la voix sonore de convoquer
en assemblée les Achéens à la longue chevelure : les hérauts
obéissent, et les citoyens se rassemblent aussitôt. Lorsqu'ils
sont arrivés et que tous ont pris place, Télémaque se rend à l'assemblée, tenant dans sa main une lance d'airain.
Il n'est
point seul : deux chiens agiles suivent ses pas. Minerve répand
autour de lui une grâce divine, et la foule contemple avec admiration
le jeune Télémaque qui s'avance. Il se place sur le
siège de son père, et les vieillards se rangent à ses côtés. |
Leconte de Lisle (1867) |
Quand Eôs aux doigts rosés, née au matin, apparut, le cher fils d'Odysseus quitta
son lit. Et il se vêtit, et il suspendit une épée à ses épaules, et il
attacha de belles sandales à ses pieds brillants, et, semblable. à un Dieu, il
se hâta de sortir de sa chambre. Aussitôt, il ordonna aux hérauts à la voix
éclatante de convoquer les Akhaiens chevelus à l'agora. Et il les
convoquèrent, et ceux-ci se réunirent rapidement.
Et
quand ils furent réunis, Tèlémakhos se rendit à l'agora, tenant à la main
une lance d'airain. Et il n'était point seul, mais deux chiens rapides le
suivaient. Et Pallas avait répandu sur lui une grâce divine, et les peuples
l'admiraient tandis qu'il s'avançait. Et il s'assit sur le siège de son père,
que les vieillards lui cédèrent.
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Bérard (1924) |
Dans
son berceau de brume, à peine avait paru l'Aurore aux doigts de roses, que le
cher fils d'Ulysse passait ses vêtements et, s'élançant du lit, mettait son
glaive à pointe autour de son épaule, chaussait ses pieds luisants de ses
belles sandales et sortait de sa chambre : on l'eût pris, à le voir, pour un
des Immortels.
Aussitôt
il donna aux crieurs, ses hérauts, l'ordre de convoquer à l'agora les Achéens
aux longs cheveux. Hérauts de convoquer et guerriers d'accourir. Quand, le
peuple accouru, l'assemblée fut complète, Télémaque vers l'agora se mit en
route. Il avait à la main une lance de bronze et, pour n'être pas seul,
avait pris avec lui deux de ses lévriers. Athéna le paraît d'une grâce céleste.
Vers lui, quand il entra, tous les yeux se tournèrent et, pour le faire asseoir
au siège de son père, les doyens firent place.
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Dufour et Raison (1935) |
Dès que, née au matin, parut Aurore aux doigts de
rose, le fils d'Ulysse se leva sur sa couche, et endossa ses
vêtements ; puis il passa sur son épaule son épée aiguë, attacha
sous ses pieds brillants a ses belles sandales et sortit de sa
chambre, beau comme un dieu. Sur le champ il donna aux hérauts à la
voix claire l'ordre de convoquer à l'assemblée tes Achéens aux longs
cheveux. Les hérauts lançaient l'appel et les achéens s'assemblaient
en diligence. Quand ils furent réunis et en nombre, Télémaque
s'avança dans l'assemblée, tenant en sa paume une javeline de bronze
; il n'était pas seul, deux chiens courants le suivaient.
Merveilleuse était la grâce qu'Athénè avait versée sur sa
personne ; aussi son entrée attirait-elle tous les regards. Il s'assit sur le
siège de son père, les anciens lui ayant fait place.
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Meunier (1943) |
Des que parut la fille du matin, l'Aurore aux doigts de rose,
le fils chéri d'Ulysse s'élança de sa couche et vêtit ses habits ;
il mit son glaive aigu autour de son épaule, attacha sous ses pieds
luisants de belles sandales, et sortit de sa chambre. On l'eût pris
pour un dieu en le voyant venir. Sans le moindre retard, il ordonna
aux hérauts à voix claire de convoquer l'assemblée des Achéens aux
têtes chevelues. Les hérauts dès lors les convoquèrent, et les Achéens
promptement accoururent. Lorsque tous se furent réunis et groupés, Télémaque
marcha vers l'assemblée, tenant au poing une
pique de bronze. Il n'était pas seul, car deux chiens agiles
s'attachaient à ses pas. Sur toute sa personne Athéna répandait une
grâce divine, et tous les yeux du peuple le regardaient passer
avec admiration. Il s'assit sur le siège réservé à son père, et les
vieillards devant lui s'écartèrent. |
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