Le panache effroyable
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Salel (1545)

Disant ces motz, le Prince de valeur

Dissimulant sa Tristesse & Douleur,

Tendit les mains, pour avoir en ses Bras

Son petit Filz, Popin, Douillet, & Gras,

Lequel voyant l'Armet & le Pannage

Horrible & fier, soubdain tourne vinaigre :

Baissant le Chef sur la ronde Mammelle.

Adonc le Pere & la Mere benigne

Rirent entre eulx, de la petite Mine

De leur Enfant. Sur quoy Hector laissa

 

Dacier (1711)

En finissant ces mots, il s'approche de son fils & luy tends les bras. Cet enfant effrayé à la vuë des armes dont son pere estoit couvert, & encore plus de l'agitation du terrible panache qui ombrageoit son casque & qui flottoit au gres du vent, se rejette avec de grands cris dans le sein de la nourrice. Le pere & la mere sourirent de sa frayeur.

 

Dubois de Rochefort (1781)

AINSI préoccupé des horreurs de la guerre,

Hector étend ses bras, s'avance vers son fils.

Mais l'enfant s'épouvante, il pousse de grands cris ;

Au sein de sa nourrice il se presse, il le cache ;

Il  frémit à l’aspect : du terrible panache,

Dont l'aigrette superbe & les touffes de crin

S'élèvent, en flottant, sur le casque d'airain.

Hector voit sa frayeur avec des yeux de père,

Et regardant le fils, sourit avec la mère.

 

Gin (1785)

Ayant ainsi parlé, le vaillant Hector étend ses bras vers son fils. L'enfant, effrayé de l'éclat de l'airain, des mouvements du panache qui flotte sur le casque de son pere, se détourne en criant, se penche sur le sein de sa nourrice. Son pere, sa respec­table mere, sourient à cette vue.

 

Le Prince Lebrun (1785)

Il dit, & tend les bras vers son fils. A la vue du casque étincelant & de l'horrible panache qui flotte sur la tête de son père, l'enfant, effrayé, détourne les yeux, & se jette, eu criant, sur le sein de sa nourrice : son père & sa mère rient de sa peur.

 

Bitaubé (1785)

  Après avoir ainsi parlé, il approche de son fils et lui tend les bras. L'enfant, à l'aspect d’un père qu'il aime, épouvanté par l'éclat des armes et du panache menaçant et terrible qu'il voit flotter au sommet du casque, se rejette en arrière, se cache dans le sein de sa nourrice et pousse un cri d'effroi. Son père et sa mère se rient de sa frayeur.

 

Dugas Montbel (1828)

A ces mots, le magnanime Hector veut prendre son fils entre ses bras ; mais l'enfant, troublé à la vue de son père, se jette en criant dans le sein de sa nourrice ; il est effrayé par l'éclat de l'airain et la crinière qui, sur le sommet du casque, flotte d'une manière menaçante : le père sourit, ainsi que cette tendre mère.

 

Bignan (1830)

Le généreux Hector, en prononçant ces mots,

Tend les bras vers son fils. A l'aspect du héros,

L'enfant, avec des cris, devant sa riche armure,

Au sein de la nourrice à la belle ceinture

Se rejette, effrayé par l’airain menaçant

Et par les crins touffus du cimier  frémissant.

Alors le père aimé, la vénérable mère

Ont souri tous les deux,...

 

Bareste (1843)

  L'illustre Hector, après avoir prononcé ces paroles, tend ses bras vers son fils ; mais à la vue de son père, l'enfant, effrayé par le vif éclat de l'airain et par la crinière qui flottait d'une manière menaçante sur le sommet du casque, se jette en criant sur le sein de sa nourrice. Le père et la mère se mettent à sourire.

 

Leconte de Lisle (1867)

  Ayant ainsi parlé, l'Illustre Hektôr tendît les mains vers son fils, mais l'enfant se rejeta en arrière dans le sein de la nourrice à la belle ceinture, épouvanté à l'aspect de son père bien-aimé, et de l'airain et de la queue de cheval qui s'agitait terriblement sur le cône du casque. Et le père bien-aimé sourit et la mère vénérable aussi.      

 

Thouron (1770)

En prononçant ces mots d'une voix émouvante,

Il tendit vers son fils une main caressante ;

Mais l'enfant, effrayé par l'éclat de l'airain,

De la nourrice en pleurs se cacha dans le sein,

Et du casque brillant la flottante crinière

L'avait fait tout à coup reculer en arrière.

A l'aspect de leur fils, qui se cache en pleurant,

Andromaque et son père ont souri tendrement.

 

 

Lagrandville (1871)

Alors Hector tend les mains à son fils. L'enfant, poussant des cris, se pencha en arrière sur le sein de sa nourrice à la belle ceinture, épouvanté à la vue de son père, et ayant eu peur de l'airain et du cimier à crinière de cheval qui s'agitait terriblement au haut du casque. Le père chéri et la mère vénérable sourient

 

Barbier (1885)

Il dit et tend les bras vers son fils ; la crinière

Épouvante l'enfant qui se jette en arrière ;

Aux bras de sa nourrice il demande un abri

Et l'aspect du cimier lui fait pousser un cri.

Le guerrier a souri, comme la chaste mère.

 

 

Meunier (1943)

Ayant ainsi parlé, le brillant Hector se pencha sur son fils. Mais l'enfant en criant se rejeta en arrière, contre le sein de sa nourrice à la belle ceinture, effrayé par l’aspect de son père chéri, apeuré par le bronze et par le panache en crins de cheval qu'il voyait avec épouvante, osciller au sommet du casque. Ils sourirent alors, le tendre père et la mère vénérable